Malgré la domination de son adversaire à plusieurs chapitres, dont les tirs dirigés vers le filet (22-9), le Canada s’est incliné 1-0 devant la Belgique mercredi lors de son premier match à la Coupe du monde au Qatar. Or, un jeu plus collectif de la part d'Alphonso Davies aurait pu faire la différence.
Qui aurait cru qu’un penalty à la 8e minute de jeu s’avérerait le point tournant de ce match? De la façon dont le Canada attaquait, on aurait pu penser que ce n’était qu’une question de temps avant de voir les joueurs marquer un premier but. Mais, il n’est jamais venu.
Un penalty à la Coupe du monde peut signifier une qualification, une victoire ou même une élimination, et ce, même lorsqu’il survient aussi tôt dans un match.
La preuve, plusieurs équipes qui ont déjà disputé des matchs dans ce mondial n’ont pas réussi à toucher la cible.
Une erreur de l’entraîneur
Après la rencontre, l’entraîneur John Herdman a expliqué qu’il avait laissé aux joueurs la tâche de désigner un tireur. Une approche des plus démocratiques, qui n’a possiblement pas sa place à la Coupe du monde.
En saison régulière, peut-être, si ça peut faire plaisir aux joueurs. Mais à la Coupe du monde, tout doit être calculé. L’équipe possède les statistiques, et croyez-moi, ce n’est pas Davies qui a le plus haut tôt de réussite.
Même si Herdman n’avait pas désigné de joueur pour tirer les penaltys, la chance n’aurait jamais dû aller à Davies. Le Canadien évolue en tant que défenseur latéral gauche avec le Bayern, et il ne tire pratiquement jamais les penaltys.
Par contre, Jonathan David a converti 9 tentatives sur 12. Marquer des buts, c’est son travail. Et il le fait très bien, lui qui s’avère le deuxième meilleur marqueur de la ligue française cette saison. C’est lui qui aurait dû tirer.
La tentative de Davies était loin d’être convaincante. Un tir bas entre le poteau et la position de départ du gardien. Un plongeon du bon côté de la part du gardien garantissait pratiquement un arrêt. En plus, Thibault Courtois est l’un des meilleurs gardiens au monde…
Ça va plus loin que le penalty
Au-delà de cette décision de prendre le ballon et tirer le penalty, Davies semble avoir de la difficulté à entrer dans le concept d’équipe.
Depuis le début des matchs de qualification de la Coupe du monde, on remarque souvent que l’ancien des Whitecaps tente de trop en faire seul.
En tentant de dribler deux ou trois adversaires, par exemple, il se retrouve régulièrement dans une situation de jeu fermé, qui lui fait perdre le ballon. Parfois, il arrive à réussir d’excellents jeux individuels, mais à la Coupe du monde, contre les meilleurs joueurs de la planète, cette approche fonctionne rarement.
Davies doit arrêter de penser que les succès de l’équipe canadienne dépendent de lui. Il doit travailler davantage en équipe.
Si Jonathan David, Tajon Buchanan et Cyle Larin n’ont pas obtenu d’aussi bonnes chances de marquer dans ce premier match, c’est en partie à cause du jeu individualiste de Davies. Selon mes sources, ça commence d’ailleurs à irriter plusieurs joueurs...
Il va sans dire que le Canada est une bien meilleure équipe avec Alphonso Davies. Il doit toutefois modifier sa manière de joueur sur le terrain.
Si Herman arrive à faire comprendre au jeune homme que l’équipe sera meilleure s’il travaille plus en équipe, le Canada en sortira grand gagnant.