La guerre en Ukraine a commencé il y a déjà deux ans, le 24 février 2022. On fait le point sur ces deux années de guerre du point de vue de Moscou et sur d’autres événements marquants comme la mort de l’opposant le plus connu du président Poutine, Alexeï Navalny.
Écoutez Benoît Vitkine, correspondant du quotidien français La Monde, à Moscou, commenter l'état d'esprit des Russes, au micro de l’animateur Patrick Lagacé.
«Les gens vivaient déjà avant la guerre très différemment selon qu'ils sont à Moscou ou en province, dans une petite ville ou dans une grande ville. Et aujourd'hui, évidemment, selon qu'ils ont un proche qui combat ou bien qu'ils aient le loisir de se tenir un peu à l'écart de tout ça. Mais quand même, le constat qui surnage, c'est que la société russe a été plutôt moins chamboulée que ce que beaucoup l'imaginaient. Et beaucoup, ce n'est pas seulement en Occident, c'est en Russie même.»
Et qu'en est-il des manifestations de dissidence?
«La répression, elle existait avant, aussi, et elle a existé au début de la guerre. Des nouvelles formes se sont mises en marche pour noyer dans l'œuf toute forme de contestation. Mais elle ne fait que s'accroître. C'est-à-dire qu'il y a encore un an, des peines de huit ou dix ans de prison, c'était réservé à quelques figures vraiment majeures de l'opposition. Mais maintenant, c'est de la routine pour des gens qui n'ont publié qu'un simple post sur un réseau social.»
«L'économie tient plutôt la route, la société, la cohésion est là. L'élite tient, elle aussi, le front. Ce n'est pas très glorieux, mais ça tient à peu près aussi. Donc voilà, on a quand même quelque chose qui commence à ressembler à une forme de stabilité dans cette guerre.»