Quelles seront les conséquences à court terme si on ne réfléchit pas à la mobilité de façon plus intelligente au Québec?
Écoutez la titulaire de la Chaire Mobilité et de la Chaire de recherche du Canada sur la mobilité des personnes à Polytechnique, Catherine Morency, au micro de Patrick Lagacé
L'experte est catégorique: si la mobilité n'est pas mieux planifiée et qu'il n'y a pas plus de grands projets sur la table, le Québec s'en va directement dans le mur.
«Les conditions vont se dégrader parce que c'est ce qu'on observe à travers le temps, même depuis dix ans. Quand je regarde les grandes tendances, on a tout l'inverse de ce vers quoi on veut aller en terme de cible.»
«Actuellement, je pense qu'on a une très mauvaise compréhension des requis pour que les gens puissent se déplacer autrement qu'en automobile. On pense à tout ce qu'il y a sur le transport interurbain. Récemment, dans les médias, on parlait de transport interurbain, puis la diminution des services, puis le fait que les gens n'ont plus d'options pour se déplacer entre nos principales régions. Ça, c'est une catastrophe. On n'a pas de stratégie pour soutenir et même organiser le transport interrégional, je dirais. Au niveau urbain, on l'entend, on pense que le transport en commun, c'est une dépense et que finalement on serait mieux si on n'en avait pas. Parce que si c'est juste une dépense inutile, pourquoi on le finance? On comprend très mal le rôle que ces réseaux de transport en commun jouent.»
«Le vieillissement de la population, les coûts de transport qui vont évoluer, l'enjeu au niveau des changements climatiques tout ça fait que j'identifie toujours quatre crises: économique, climatique, énergétique et sociale. On a tout ça qui est en branle, puis finalement, on n'est pas très agressif, surtout au Québec.»