Les témoignages se sont poursuivis ce matin dans le cadre de l'enquête publique sur les décès de Maureen Breau et Isaac Brouillard Lessard au palais de justice de Trois-Rivières.
C'était au tour des psychiatres d'Isaac Brouillard Lessard de prendre la parole.
Ils l’ont décrit comme étant un homme au comportement très imprévisible, qui ne prenait pas sa médication de manière régulière et qui consommait de la drogue de façon fréquente malgré une ordonnance émise par le tribunal administratif du Québec.
La Docteure Marie Frédérique Allard a raconté qu'Isaac Brouillard Lessard l’a agressé à deux reprises lors de son passage dans le service de psychologie légale à Shawinigan en 2018. Lors d'une rencontre au mois de mai il poussé violement un bureau sur la docteure ce qui l'a fait tomber à la renverse.
"C'était la première fois que je me faisais agresser, je ne l'ai pas vu venir"
Suite à ces événements il a été hospitalisé à l'institut Philippe Pinel pendant plus d’un an.
Il a ensuite passé quelques semaines à l'hôpital de Saint-Jérôme avant d'obtenir son congé de l'hôpital. Il a été évalué à l'époque par son médecin le Docteur Tannous comme ne représentant pas une menace immédiate et a été placé dans un hébergement spécialisé.
Son suivi médical est effectué par le Docteur Tannous lors des années suivantes, surtout via des appels téléphoniques.
Au cours de l'année 2021 il déménage à Trois-Rivières. Sa mère remarque un changement de comportement et s'inquiète d'une rechute psychotique mais lors de ses rencontres médicales il ne semble pas instable, on ne considère donc pas qu'il représente une menace.
Mais en décembre 2021, Isaac Brouillard Lessard confirme qu'il ne prend plus ses médicaments qu'on lui a prescrits lors de son dernier séjour à l'hôpital. On sait aussi qu'il consomme du cannabis, son état se dégrade et il fait preuve de violence envers les gens qui l'entourent.
Son psychiatre va tenter de demander une dérogation au tribunal administratif du Québec à la fin du mois de janvier 2022 en raison du danger qu'il représente pour qu'il puisse être hospitalisé. Mais comme il ne se trouve pas dans la même région que celle de son médecin, les démarches se compliquent.
Ces témoignages ont mis en lumière la difficulté pour les psychiatres d'intervenir sur les patients en étant à la fois en alliance thérapeutique en occupant le rôle de "policier" simultanément.
La Docteure Allard a aussi ouvert la discussion sur l'impact de l'évaluation de dangerosité des patients, une expertise nécessaire pour que les médecins puissent justifier une prise en charge mais qui se base uniquement sur l'avis et l'expérience des professionnels de la santé.
Pour écouter le résumé de la première journée de témoignages :