Le gouvernement du Québec a injecté 88 millions de dollars pour aider les élèves affectés par la pandémie de COVID-19, sans savoir où ces ressources auraient dû être utilisées. Selon la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, le ministère de l'Éducation ignore l’ampleur des retards d’apprentissage.
Dans un nouveau rapport déposé au Salon bleu, mercredi matin, Mme Leclerc déplore notamment l'absence d'un portrait complet sur les retards d'apprentissage que pourraient avoir causé la fermeture des classes et l'enseignement à distance au cours des deux dernières années.
Elle estime que nos dirigeants se sont également privés d'informations importantes concernant l'impact de la pandémie et de l'enseignement à distance sur les jeunes.
Elle croit par ailleurs que le ministère n'était pas prêt à affronter une telle crise sanitaire.
Rappelons que les écoles québécoises ont été fermées à compter du 13 mars 2020. Le 6 mai, seulement, un décret a permis l'enseignement à distance.
Durant ces deux mois, des centres de services scolaires n'ont pas reçu de directive de la part du ministère, d'après la vérificatrice générale. Ainsi, certains ont offert des services d'enseignement à distance, tandis que d'autres n'ont rien offert.
Des réactions de l’opposition
La députée de Québec solidaire, Christine Labrie, s'inquiète du manque de données au ministère de l'Éducation à propos de la progression de l'apprentissage des élèves depuis le début de la pandémie. Elle croit que cette lacune aura des répercussions sur des jeunes du primaire et du secondaire.
Quant à la députée libérale Marwah Rizqy, elle souhaite que le gouvernement Legault mette en place un tableau de bord dans le milieu de l'éducation, à l'instar du domaine de la santé.
La députée réagissait à l’analyse de Guylaine Leclerc, qui reproche au ministère de l'Éducation l'annulation des épreuves ministérielles en juin 2020 et 2021.