Écoutez la chronique politique d'Alain Rayes.
Le premier budget du gouvernement dirigé par Mark Carney est arrivé avec une réalité fiscale retentissante : l'annonce d'un déficit record de 78,3 milliards de dollars. Qualifié de plan d'investissement générationnel, ce budget illustre un engagement majeur de dépenses en infrastructures, en compétitivité et en défense, tout en intégrant d'importantes coupes dans la fonction publique.
Cependant, au-delà des mesures spécifiques, ce déficit propulse les finances fédérales dans une nouvelle dimension, dépassant de loin les projections du gouvernement précédent. Il s'inscrit surtout dans la lignée de l'endettement persistant qui caractérise le Canada depuis le milieu des années 1970.
L'ère Trudeau (Justin Trudeau), marquée par la réponse à la crise de la COVID-19 et par un interventionnisme accru, a déjà vu la dette nationale doubler. Or, le gouvernement Carney, loin d'inverser la vapeur, choisit d'accélérer cette trajectoire, allant jusqu'à doubler le déficit par rapport à l'année fiscale précédente. Ce choix audacieux de s'endetter massivement pour financer des investissements dits "productifs" pose une question fondamentale : jusqu'où le Canada peut-il s'éloigner d'un retour à l'équilibre budgétaire sans compromettre la santé fiscale des générations futures, prolongeant ainsi le lourd héritage de déficits cumulés qui pèse sur le pays depuis des décennies.
On en profite également pour discuter avec Alain Rayes de la situation d'Isabelle Poulet qui quitte la CAQ.