Le samedi 24 février, ça fera deux ans que la Russie a commencé son invasion à grande échelle de l'Ukraine.
L'animateur Patrick Lagacé fait le point avec le journaliste indépendant Joseph Roche, qui est en Ukraine depuis deux ans. On le rejoint à Prague où il est en transit.
Quel est l'état d'esprit des Ukrainiens après 24 mois de cette guerre qu'on peut qualifier, pour les Ukrainiens, d'existentielle?
«Je dirais que l'état d'esprit est relativement déterminé. Il y a un peu cette conscience de dire qu'il n'y a pas de choix, à part combattre l'armée russe, parce qu'ils sont conscients que chaque centimètre de terre perdu, c'est une menace existentielle pour leur propre existence.
«Il y a quand même une prise de conscience que la guerre sera longue et que tout n'est pas gagné, bien au contraire. Et aussi une forme de frustration par rapport à l'aide occidentale.»
Il y a un an, il semblait y avoir un espoir de repousser cette invasion, ce qui semble loin d'être une certitude aujourd'hui.
«L'Ukraine a toujours été en déficit de matériel et d'hommes par rapport à la Russie, aussi, en déficit de soutien. Parce que même si la Russie n'est pas forcément un pays riche, c'est un pays riche en ressources et je pense que la Russie a des ressources illimitées. C'est aussi une dictature qui a plus de possibilités de mettre des projets rapidement à l'exécution. Du coup, ça fait deux ans que l'Ukraine tient. C'est déjà un miracle.»
«Il y a eu des coups de maître lors de la contre-offensive de Kharkiv, mais aussi au début de la guerre, lors de la défense de Kiev. Mais je pense que les Ukrainiens ont toujours été très conscients que sans une aide vraiment substantielle de la part des Occidentaux, ils ne seraient jamais capables de repousser les forces russes en dehors, en deçà des territoires qu'ils ont pris en 2014, mais aussi en 2022.»
On écoute Joseph Roche...