Certains enseignants au primaire ne tiennent pas compte de l'orthographe lors des évaluations qui portent sur une autre matière que le français. Est-ce une bonne manière de faire?
C'est la question qu'aborde Hélène Buzzetti, dont l'enfant a obtenu la note de 100% à un examen rempli d'erreurs, à l'émission Sans réserve.
«Comment mon enfant peut-elle apprendre à écrire si, quand elle fait des fautes, on ne lui dit pas ? Je crois que c'est symptomatique d'un système.»
Mme Buzzetti ajoute qu'elle perçoit les répercussions de ce type de correction chez ses étudiants à l'université. La chargée de cours raconte notamment qu'il lui arrive de recevoir de courts textes pouvant contenir jusqu'à 60 fautes.
«On ne parle pas du subjonctif de l'imparfait mal conjugué à la deuxième personne du pluriel. On parle de «s» manquants au pluriel, d'accents graves qui ne sont pas sur les «a», de deux verbes conjugués différemment, mais rattachés au même sujet. Il s'agit de fautes de base qu'il faudrait savoir détecter à 10, 11 ou 12 ans.»
Pour cette raison, elle estime que la solution ne se trouve pas dans l'ajout de cours de français au cégep. Il faudrait plutôt agir dès l'école primaire.
Malgré l'importance qu'elle accorde à la qualité du français, Pascale Benoit, enseignante de français dans une école bilingue, comprend le point de vue des enseignants qui ne corrigent pas toutes les fautes.
«Ce serait injuste que l'élève soit pénalisé en science, en math et en français pour ses erreurs de grammaire. On aurait des élèves qui ne passeraient nulle part.»
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